Menu

Accueil
Newz
Présentation
Dessins
Tutoriels
Matos
Lecture
Livre d'or
Liens

Comptes

pseudo :
password :
S'inscrire
*Retour aux nouvelles*

C'est parti lecture !

Vous lisez la cage.txt, bonne lecture ^^

La cage.


Lycée Cochin, il est 15h27, Paul s'endort peu à peu comme à son habitude les rares fois où il décide de se rendre en cours. Et comme d'habitude depuis peu, lorsqu'il va trouver le sommeil, l'image du regard menaçant d'un homme lui apparaît et le fait sursauter ce que son professeur remarque et dont il profite pour l'interroger vicieusement, seulement comme d'habitude Paul répond correctement à son interrogation.
Ce fameux regard le hante depuis déjà trois jours, chaque fois qu'il va s'endormir et qu'il ferme les yeux plus de quelques secondes, ce regard lui apparaît, sévère, inquiétant, sans aucun mot mais comme accompagné de menaces l'empêchant de s'endormir. Trois jours qu'il recherche désespérément le sommeil, un sommeil que ce regard terrifiant l'empêche de se procurer. Le soir arrivant, il ne résiste pas et décide d'affronter le regard de l'inconnu. Quand il arrive il garde les yeux fermés. Ce soir il dormira, rien ne peut lui arriver, ces yeux ne sont qu'une production de son imagination, du moins il l'espère.
Le regard s'éloigne peu à peu pour former un visage, il ne doit pas ouvrir les yeux, il veut dormir, il ne doit pas se laisser intimider. Plus le visage devient distinct, plus sa peur s'amplifie jusqu'à finalement s'estomper totalement lorsque l'homme prend intégralement forme en face de lui. Il ne l'a jamais vu auparavant, son regard n'est plus effrayant mais incroyablement apaisant, seulement, il ne saurait dire quelles modifications s'y sont produites.
Ils sont tous deux l'un en face de l'autre dans une pièce blanche, aucun meuble ne s'y trouve et pourtant l'on s'y sent comme assis dans un confortable sofa, aucun mur ni plafond ne peuvent être perçus dans la pièce mais l'on peut en deviner les limites. Il y règne l'étrange impression que l'on peut tout y apprendre et à la fois ne rien en comprendre. Paul en vient à oublier la présence même de l'homme en face de lui et la volonté de s'endormir lui a complètement quitté l'esprit. Les questions les plus rudimentaires que tout un chacun serait en droit de se poser telles que "Où suis-je?" ou encore "Comment suis-je arriver ici?" ne lui traversent l'esprit à aucun moment. C'est comme si il connaissait cet endroit depuis toujours mais que l'accès lui en était jusqu'à lors refusé; la seule chose lui important maintenant est de profiter de son confort surnaturel.
"Tu n'es pas ici pour ça." La voix de l'homme retentit grave et sévère comme celle d'un professeur en colère après son élève, mais il eut une sensation étrange, l'homme n'avait articulé aucun mot et pourtant ses paroles étaient claires. Malgré toutes ces étrangetés, plus aucune trace d'angoisse ne se fait ressentir en lui comme s'il se trouvait dans un rêve.
-Alors pourquoi?
-Pour ton jugement bien entendu. Lui répond l'homme sans encore une fois avoir à bouger ses lèvres.
-Vous m'avez donc poursuivis trois jours durant uniquement dans le but de me juger?
-Je n'ai fait que t'attendre.
-Pourquoi...
-...n'ai-je pas besoin d'articuler les paroles que je t'adresse? Pourquoi ferais-je preuve d'un tel effort pour un être sans scrupule tel que toi?

Il était maintenant clair aux yeux de Paul qu'aucune de ses pensées ni aucun de ses actes passés n'avaient de secret pour ce mystérieux homme qui, progressivement, commençait à provoquer en lui l'étrange sensation qu'il l'avait déjà croisé auparavant.
-Revenons donc sur les faits avant de prononcer une quelconque sentence.
-Eh là l'ami! Sur quels "faits" comptes-tu revenir exactement? Ma mémoire n'a besoin d'aucune aide concernant ce que j'ai pu vivre jusqu'ici.
-Si je peux te donner ne serait-ce qu'un seul conseil, ne t'avises plus de me tutoyer, il est dans ton intérêt de veiller à cela.
Ces dernières paroles résonnèrent dans la pièce tel le rugissement d'un lion annonçant qu'il va asséner la morsure fatale à sa proie. A ces mots, Paul comprend qu'il doit craindre cette personne autant qu'il le peut mais aussi étrange que cela puisse paraître, il ne ressent aucune sorte de peur en lui.

-Donc, les faits. Tout d'abord passons à ceux en ta faveur.
Paul ne prononce aucun mot malgré toutes les questions qui commencent à lui venir à l'esprit.
-Tu as 11 ans quand, fou de rage que ta mère l'ai trompé, ton père la tue...
-D'où tenez vous ça? Pourquoi me le rappelez-vous? En quoi cela a-t-il à voir avec vous? Et puis d'abord où nous trouvons-nous? A quoi ça rhyme tout ça merde?
Soudain Paul est pris d'une violente crise de douleur au niveau de la tête, il la tient fermement et ne peut rien faire d'autre que de s'effronder sur le sol de la pièce blanche. Quand cela s'arrête l'homme reprend la parole.
-Ne t'avises pas non plus de me couper la parole ou il t'en coûtera. Se relevant et ne pronoçant plus aucun mot Paul regarde l'homme avec, dans le regard, une rage semlable à celle d'un chien derrière une barrière se faisant narguer par un petit enfant sans ne rien pouvoir y faire à part aboyer.
-Après ça, ton père est condamné seulement à 5 ans de prison pour crime passionel. Tu es alors placé en famille d'acceuil à 200 Km de ta ville natale. Malgré cela, tu consacres ton temps à lire des livres par dizaines et t'investis au maximum de ton potentiel dans les études. Tu deviens rapidement un excellent élève qui décide de ne plus s'attacher à quiconque même à sa famille d'acceuil. Ceci uniquement dans le but de ne plus connaître la douleur de la perte d'un proche.
A ce moment précis, Paul se mords la lèvre pour se contenir. L'étrange seraineté qui l'habitait au début de cette conversation le quitte peu à peu pour faire place à divers sentiments tels que, la haine ou encore de la peur face à cet homme contre lequel il se trouve particulièrement impuissant.
-Maintenant, ce pourquoi tu va être jugé.
-Euh... si je peux me permettre... en quoi tout ce que vous venez d'énoncer est en ma faveu...
Il est alors pris à nouveau d'une violente crise de douleur à la tête mais, cette fois-ci, elle semble s'éterniser. Quand enfin elle s'achève, l'homme au regard obscur reprend la parole. -Tu parleras pour ta défense quand je t'en donnerais la permission. Donc passons aux accusations. Arrivé à l'âge de 16 ans, une fois ton père libéré tu bouillones de rage intérieurement de savoir cet assassin en liberté et le fait que tu n'ai personne à qui en parler ne fait que renforcer ce sentiment. Cependant, tu continues à t'instruires de ton coté en silence encore un an durant. Un jour, un mardi soir plus prècisément, ce que tu n'attendais plus surviens, une chance de tenir ta vengeance. Un appel pour toi, sûrement le premier depuis ton arrivée dans cette famille à laquelle tu n'appartenais pas. Ton père, il te parles comme si de rien n'était et t'annonce qu'il s'est trouvé une autre compagne qu'il aimerait te présenter. Cette fois c'en est trop, il ne prononce aucune excuse et ose t'inviter à venir voir une autre femme que ta mère. Tu acceptes. Le vendredi soir tu prends le train et te rends chez lui. Il t'acceuille avec le sourire comme un père qui aime son fils et qui se sait aimé par lui. Tu la vois
, elle, celle qui a pris la place de ta mère, elle te souris et te prends dans ses bras, elle est enchantée, elle va le regretter. Ce soir-là elle a déjà fait à mangé, c'est bon mais c'est dommage, pas grave tu es là pour deux jours encore. Samedi soir tu propose ton aide pour mettre la table et tu sers la nourriture, tu la tiens enfin cette vengeance. Vous vous endormez tous trois ce soir-là dans la petite maison. Seulement, vous n'êtes que deux à vous réveiller, tu le vois souffrir, pleurer, la tenir dans ses bras, tu lui dit que tu es désolé mais ne ressent rien mis à part une certaine satisfaction. Tu dois t'en aller le soir-même, le reste n'est plus ton affaire, lors de l'autopsie les toxines auront disparu ont s'en tiendra à une attaque cérébrale. Ces années de lecture ne t'ont au final pas été inutiles. Ton père t'as par la suite appelé à deux reprises pour que tu ailles le voir, pour ne pas se sentir seul mais, après tout pourquoi lui qui est coupable n'aurait pas ce qu'il mérite? Ai-je bien résumé les faits?
As-tu la moindre chose à ajouter et qui pourrais m'aider à fixer une sentance à la hauteur du crime? Je répondrais à toutes tes questions.
-Qu'insinuez-vous? Qu'il ne méritais pas ça? Qu'il aurait dû vivre longtemps et heureux aprés tout ça? Que j'aurais dû lui pardonner sans rien dire?
-Tu es donc prêt à affirmer que tu étais dans ton droit? Que tu as pris la liberté de tuer quelqu'un dont tu ne savais rien car cela t'étais un droit légitime?
-La Liberté est comparable à un cheval. Pour la comprendre et pouvoir la dompter, il suffit de l'observer. Après avoir tué ma mère il était libre et ne souffrais pas, moi si, j'ai observé une inégalité qui avait lieu, j'avais le droit d'appliquer ma justice si lui l'avait fait.
-Pour son crime il a passé 5 ans enfermé, il s'est rendu compte de son erreur et a regretté, la société lui a pardonné, ce n'est pas forcèment ce qu'il y a de plus juste je te l'accordes. Seulement, qui es-tu pour te placer au-dessus des lois? Contrairement à toi, il a souffert pour son crime et, suivant ta logique de la liberté, ayant observé les faits, j'en viens à la conclusion que la tienne doit t'être enlevée.
-Et toi qui es-tu pour me juger de la sorte? Tu n'as jamais commis da fautes? Ma liberté m'appartiens tu n'as pas le droit de me la retirer et à vrai dire, en as-tu seulement le pouvoir?
-Tu te penses encore libre, et bien je considère cette audiance terminée et je te laisse tout le soin d'apprecier à quel point tu as oublié de mesurer l'étendue de ta cage pour pouvoir parler de liberté.
Sur ces mots l'homme commence à disparaître aux yeux de Paul jusqu'à finir par n'être rien de plus qu'un regard horrible et terrifiant, ce regard qui l'emmena ici mais qui ne l'en fera pas sortir. Cette peur qui avait disparu en entrant dans cette pièce lui revient mais cette fois sans disparaître, il comprend que sa cage, cette pièce blanche, il aura tout le temps d'en mesurer l'étendue.

Ailleurs, on a retrouvé Paul étendu sur son lit, le médecin conclut que c'est une attaque cérèbrale. Il est dans un coma profond, tout porte à croire qu'il n'en sortira pas. Son père vient régulièrement à son chevet. Deux ans passés, son père est toujours auprès de lui à veiller sur son fils avec le mince espoir de son réveil. Il est tout ce qui lui reste.



Ecrit entre le 11/05/06 et le 14/05/06.

q: Et maintenant que vous avez lu, va falloir mettre un petit commentaire pour Steeve :p

: Commentaire :

Pseudo

Date

Commentaire